(DEP) HAUTE-GARONNE (31) 14.08.1993
Summary
Observations depuis plusieurs endroits d'un phénomène lumineux rouge stationnaire en direction des Pyrénées ; disparition rapide : inexploitable car dépasse les seules compétences du GEIPAN.
Description
Le GEIPAN continue à publier l’ensemble de ses archives sur son site public www.geipan.fr. Dans ses publications, figurent des cas anciens classés à l’époque (A, B, C ou D) et qui font aujourd’hui l’objet d’un réexamen, dans le seul but d’être plus pertinent dans les conclusions. Grâce à de nouveaux moyens techniques (logiciels) et à l’expérience d’enquête acquise depuis toutes ces dernières années, ce réexamen aboutit quelquefois à de nouvelles remarques voire à un changement de classification.
Ce cas d’observation précédemment classé D et nommé SAINT-GAUDENS (31) 14.08.1993 fait partie d’un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte-rendu d'enquête).
Le samedi 14 août 1993 vers 22h, plusieurs personnes dans deux localités différentes observent un phénomène inhabituel en direction des Pyrénées. Trois témoins rapportent leurs observations en Gendarmerie. Le phénomène décrit est un point lumineux circulaire, de couleur rouge et immobile à droite du Mont Valier (pour T1 et T3) et en direction du Cagire (pour T2). Un des témoins (T3) prend des jumelles et constate à l'intérieur de la masse 5 points lumineux rouge-orangé. Les observations durent environ 10 minutes puis le point disparaît en quelques secondes.
Toute la déclaration orale de T2 est parfaitement compatible d’un phénomène qui serait uniquement au sol. En effet, il est perçu « dans les bois » au départ et ensuite « s’enfonçant dans la chaîne des Pyrénées, dans un mouvement horizontal ».
Il convient de se demander si ce n’est pas le cas aussi pour les autres témoignages auquel cas la recherche de l’explication dépasserait les seules compétences du GEIPAN.
- T1 et T3, dont les points d’observation sont proches, situent par leurs dires ou dessins le PAN à hauteur du Mont Valier, légèrement sur la droite. Seul T3 mentionne le ciel pour la fin de son observation avec l’expression « le phénomène étrange a disparu à l’horizontale dans le ciel ». Cela ne signifie pas que le PAN a été en plein ciel. Le Mont Valier n’est pas un sommet isolé et se prolonge sur sa droite d’une ligne de crête visible selon une hauteur angulaire à peine moins élevée, vu du lieu d’observation (Saint-Gaudens). Surtout, il existe en avant plan du mont Valier plusieurs reliefs également visibles à même hauteur angulaire sur la droite. On note en particulier la barre montagneuse au niveau du Sommet de Cournudère (1563 m). Les dessins de T1 et T3 peuvent porter sur une des lignes de reliefs successives mais certainement pas sur la ligne d’horizon, que T1 et T3 n’ont peut-être pas même distinguée.
- T2 et T3, décrivent oralement une disparition à l’horizontale (« disparu en s’enfonçant dans la chaîne des Pyrénées, dans un mouvement horizontal ». Or les dessins de T1 et T2 pris seuls sans connaissance de la mention « à l’horizontal », pourraient laisser penser à une montée en élévation dans le ciel. La mention orale « à l’horizontale » ne peut en aucun cas s’appliquer à un PAN qui aurait été vu selon une élévation angulaire croissante. Il faut donc comprendre que les témoins T2 et T3 ont voulu dans leurs dessins représenter un déplacement horizontal qui comporte principalement une évolution en distance. Cette dernière ne peut être traduite directement dans un dessin à plat, les deux témoins la représentent donc en perspective par un cône avec les tailles de plus en plus réduites du PAN. Ils ont voulu représenter une fuite en distance et non une montée en élévation. Cette fuite en distance n’est peut-être qu’une illusion. En effet, des témoins percevant une diminution de la lueur d’un PAN, dont il leur est impossible d’apprécier la distance réelle, peuvent interpréter cela comme une diminution effective de la lumière émise par le PAN qui serait fixe ou comme une fuite en distance d’un PAN dont la lumière serait constante. L’expérience GEIPAN montre que le contexte d’étrangeté vécue conduit très souvent le témoin à interpréter en fuite alors que le PAN est avéré fixe.
Le témoignage de T1 introduit une forme d’inconsistance plus difficile à pallier. T1 ne décrit oralement aucun mouvement du PAN y compris lors de sa disparition. Le « basculement vers l’avant » associé à l’apparition « de trois faisceaux de lumières » ne peut être compris que comme une perception de changement d’orientation du PAN dès lors que celui-ci était déjà perçu avec une forme orientée (« ovoïde écrasé »). Le dessin principal est conforme au récit avec un point fixe (pas d’évolution angulaire). Par contre, le dessin secondaire mentionne un « changement de cap » avec une flèche vers le haut. Dans ce contexte, on peut penser que T1 a aussi voulu exprimer en perspective une fuite en distance, mais l’inconsistance empêche de conclure.
La recherche de l’explication dépasse donc les seules compétences du GEIPAN puisque l’observation, une fois mise de côté la part inexploitable du témoignage de T1, est compatible d’un phénomène totalement situé au sol.
Le GEIPAN de l’époque n'aurait pas dû classer ce cas en D, car rien n'indique qu'il s'agisse d'un Phénomène Aérospatial.
Malgré tout le GEIPAN peut donner quelques indices pour rechercher un phénomène au sol, sans pouvoir prétendre circonscrire le domaine de recherche (voir le compte-rendu d’enquête).
Mais cette recherche se heurte au fait que la direction d’observation de T2, telle que signalée par le Pic de Cagire, ne recoupe pas celles de T1 et T3 signalées comme étant à droite du Mont Valier, sauf dans l’hypothèse où T2 aurait désigner le Pic de Cagire comme point de repère au lieu du Mont Valier. Rien ne permet de confirmer ou d'infirmer une telle confusion. L'écart angulaire entre les deux sommets est certes faible (20°) mais, pour un témoin qui serait familier des lieux, les deux repères sont plutôt distincts, même de nuit. Une enquête plus poussée à l’époque aurait permis d’identifier cet écart, rechercher des précisions dans les indications des témoins et lever ou au contraire confirmer cet écart. À ce stade, cet écart donne un surcroît d’étrangeté car la correspondance d’aspect, d’heure et de durée militerait pour un phénomène de même nature qui serait donc survenu en deux lieux différents.
Une absence d’explication au terme d’une recherche qui utiliserait aussi toutes les compétences de recherche de phénomène sol (et non pas seulement de phénomène aérospatial) créerait en retour un niveau d’exigence sur la consistance des témoignages (niveau d’information et évaluation de sa fiabilité) qu’il y a peu de chance de satisfaire 25 ans après les faits, conduisant ainsi à de l’inexploitable plutôt qu’à de l’inexpliqué.
En conséquence, le cas est classé C : inexploitable car dépasse les seules compétences du GEIPAN.
Ce cas d’observation précédemment classé D et nommé SAINT-GAUDENS (31) 14.08.1993 fait partie d’un ensemble de cas réexaminés récemment (voir le compte-rendu d'enquête).
Le samedi 14 août 1993 vers 22h, plusieurs personnes dans deux localités différentes observent un phénomène inhabituel en direction des Pyrénées. Trois témoins rapportent leurs observations en Gendarmerie. Le phénomène décrit est un point lumineux circulaire, de couleur rouge et immobile à droite du Mont Valier (pour T1 et T3) et en direction du Cagire (pour T2). Un des témoins (T3) prend des jumelles et constate à l'intérieur de la masse 5 points lumineux rouge-orangé. Les observations durent environ 10 minutes puis le point disparaît en quelques secondes.
Toute la déclaration orale de T2 est parfaitement compatible d’un phénomène qui serait uniquement au sol. En effet, il est perçu « dans les bois » au départ et ensuite « s’enfonçant dans la chaîne des Pyrénées, dans un mouvement horizontal ».
Il convient de se demander si ce n’est pas le cas aussi pour les autres témoignages auquel cas la recherche de l’explication dépasserait les seules compétences du GEIPAN.
- T1 et T3, dont les points d’observation sont proches, situent par leurs dires ou dessins le PAN à hauteur du Mont Valier, légèrement sur la droite. Seul T3 mentionne le ciel pour la fin de son observation avec l’expression « le phénomène étrange a disparu à l’horizontale dans le ciel ». Cela ne signifie pas que le PAN a été en plein ciel. Le Mont Valier n’est pas un sommet isolé et se prolonge sur sa droite d’une ligne de crête visible selon une hauteur angulaire à peine moins élevée, vu du lieu d’observation (Saint-Gaudens). Surtout, il existe en avant plan du mont Valier plusieurs reliefs également visibles à même hauteur angulaire sur la droite. On note en particulier la barre montagneuse au niveau du Sommet de Cournudère (1563 m). Les dessins de T1 et T3 peuvent porter sur une des lignes de reliefs successives mais certainement pas sur la ligne d’horizon, que T1 et T3 n’ont peut-être pas même distinguée.
- T2 et T3, décrivent oralement une disparition à l’horizontale (« disparu en s’enfonçant dans la chaîne des Pyrénées, dans un mouvement horizontal ». Or les dessins de T1 et T2 pris seuls sans connaissance de la mention « à l’horizontal », pourraient laisser penser à une montée en élévation dans le ciel. La mention orale « à l’horizontale » ne peut en aucun cas s’appliquer à un PAN qui aurait été vu selon une élévation angulaire croissante. Il faut donc comprendre que les témoins T2 et T3 ont voulu dans leurs dessins représenter un déplacement horizontal qui comporte principalement une évolution en distance. Cette dernière ne peut être traduite directement dans un dessin à plat, les deux témoins la représentent donc en perspective par un cône avec les tailles de plus en plus réduites du PAN. Ils ont voulu représenter une fuite en distance et non une montée en élévation. Cette fuite en distance n’est peut-être qu’une illusion. En effet, des témoins percevant une diminution de la lueur d’un PAN, dont il leur est impossible d’apprécier la distance réelle, peuvent interpréter cela comme une diminution effective de la lumière émise par le PAN qui serait fixe ou comme une fuite en distance d’un PAN dont la lumière serait constante. L’expérience GEIPAN montre que le contexte d’étrangeté vécue conduit très souvent le témoin à interpréter en fuite alors que le PAN est avéré fixe.
Le témoignage de T1 introduit une forme d’inconsistance plus difficile à pallier. T1 ne décrit oralement aucun mouvement du PAN y compris lors de sa disparition. Le « basculement vers l’avant » associé à l’apparition « de trois faisceaux de lumières » ne peut être compris que comme une perception de changement d’orientation du PAN dès lors que celui-ci était déjà perçu avec une forme orientée (« ovoïde écrasé »). Le dessin principal est conforme au récit avec un point fixe (pas d’évolution angulaire). Par contre, le dessin secondaire mentionne un « changement de cap » avec une flèche vers le haut. Dans ce contexte, on peut penser que T1 a aussi voulu exprimer en perspective une fuite en distance, mais l’inconsistance empêche de conclure.
La recherche de l’explication dépasse donc les seules compétences du GEIPAN puisque l’observation, une fois mise de côté la part inexploitable du témoignage de T1, est compatible d’un phénomène totalement situé au sol.
Le GEIPAN de l’époque n'aurait pas dû classer ce cas en D, car rien n'indique qu'il s'agisse d'un Phénomène Aérospatial.
Malgré tout le GEIPAN peut donner quelques indices pour rechercher un phénomène au sol, sans pouvoir prétendre circonscrire le domaine de recherche (voir le compte-rendu d’enquête).
Mais cette recherche se heurte au fait que la direction d’observation de T2, telle que signalée par le Pic de Cagire, ne recoupe pas celles de T1 et T3 signalées comme étant à droite du Mont Valier, sauf dans l’hypothèse où T2 aurait désigner le Pic de Cagire comme point de repère au lieu du Mont Valier. Rien ne permet de confirmer ou d'infirmer une telle confusion. L'écart angulaire entre les deux sommets est certes faible (20°) mais, pour un témoin qui serait familier des lieux, les deux repères sont plutôt distincts, même de nuit. Une enquête plus poussée à l’époque aurait permis d’identifier cet écart, rechercher des précisions dans les indications des témoins et lever ou au contraire confirmer cet écart. À ce stade, cet écart donne un surcroît d’étrangeté car la correspondance d’aspect, d’heure et de durée militerait pour un phénomène de même nature qui serait donc survenu en deux lieux différents.
Une absence d’explication au terme d’une recherche qui utiliserait aussi toutes les compétences de recherche de phénomène sol (et non pas seulement de phénomène aérospatial) créerait en retour un niveau d’exigence sur la consistance des témoignages (niveau d’information et évaluation de sa fiabilité) qu’il y a peu de chance de satisfaire 25 ans après les faits, conduisant ainsi à de l’inexploitable plutôt qu’à de l’inexpliqué.
En conséquence, le cas est classé C : inexploitable car dépasse les seules compétences du GEIPAN.